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Un Oasis

Dernière mise à jour : 30 mars 2022


Je ne peux pas être un oasis de paix pour les autres si je ne suis pas un oasis de paix pour moi même.

Comment cela pourrait être viable sur le long terme ? Offrir à l'autre ce que je ne m'offre pas. Pourquoi cette habitude ? Pourquoi ce naturel à le faire ? Un exercice à l'effort à peine senti (sur le coup) lorsqu'il est consacré à l'autre. Et après je me sens vide. Lasse. Vidée. Que reste t-il pour moi ? Pas grand chose. D'autant que j'ai du mal à me l'accorder, les autres méritent plus. Moi? je suis persuadée de savoir pourquoi je ne le mérite pas.

Oui, car c'est moi qui vit avec mes pensées obsédantes, déplaisantes 24H/24H qui s'appliquent scrupuleusement à me prouver que je n'ai pas le droit. Car moi, je sais que j'aurai carrément pu faire mieux, en essayant plus fort. Je ne mérite pas d'encouragements. Car moi, je sais que les bonnes choses fortuites n'arrivent qu'aux autres. Pas à moi. Car moi, je sais que je n'ai pas assez souffert pour obtenir ce que je voulais. Comment pourrais-je savourer pleinement ma réussite ? Car moi, je sais bien que je ne suis pas adorable. Comment pourrais t-on vouloir par amour décrocher la lune pour moi ? J'y crois pas.

Tant de violence dirigée vers l'intérieur.

J'ai compris que cela ne pouvait pas fonctionner. En tout cas, pour ma pérennité. Alors je démoule le gâteau à l'ananas et je le retourne. Et je m'offre les plus belles parts avec l'ananas chaud, doré et caramélisé. Je croque à pleine dents et savoure le jus au goût de paradis. Je me lèche les doigts. J'arrête de manger les miettes sèches du fond de plat qui me restent en travers de la gorge.

Je profite de mes largesses. Et je me sens finalement bien en ma présence. Je me détends, m'épanche, me console, me rassénère en ma présence. Je respire, et je m'accorde dans la plus douce attention. Celle qu'on offrirai à un enfant.


Le pardon. L'indulgence. La compassion. La fierté. L'encouragement. L'amour. La tendresse. La priorité. La sollicitude. La douceur. La bienveillance.


Ces ressources, elles sont pour moi. Avant tout.

Alors, je me les offre.

Certains appelleraient cela de l'égoïsme. Surtout après que je leur ai retiré leurs parts...

Mmh. J'appelle ça de l'égoïsme... altruiste ! :D


Je m'occupe de moi et de mes besoins. Et ensuite si je peux ET veux, je me rend disponible pour les autres. Et commencer à se donner à soi en priorité c'est tout un processus, un apprentissage. Dans mon cas, j'ai repris mes parts, fermer les vannes, tirer le rideau et j'ai tout ramené jalousement vers moi. J'ai pris tout mon temps pour regarder, apprécier, tester, essayer. Il n'y en avait que pour moi. Comme un bébé qui apprend la possession. Un peu ... comme ça :



Là, je commence à me sentir rassasiée, donc je réouvre. Je recommence à donner des petites parts, par-ci par là. Avec parcimonie pour le moment. Je finirai bien par trouver mon centre de gravité dans le jeu du donner-recevoir. Il y avait sûrement de multitudes d'autres façons de le faire. C'est celle que j'ai choisi et que j'assume ! Elle n'est pas sans heurts... Mon entourage n'a pas compris. A été choqué, dérouté. J'ai changé du jour au lendemain. J'ai arrêté de pourvoyer. Du coup... beaucoup de méprises et son lot de disputes. Qui ressemblait beaucoup à : "Comment ça j'ai plus ma part de gâteau à l'ananas fait maison ?! Mais.. MAIS tu m'en donnais toujours avant !! Je comprends ce qu'il se passe, je te reconnais plus !!". D'habitude, j'évite les confrontations comme la peste, mais là j'ai campé bien droite sur mes jambes. Malgré l'inconfort et malgré l'isolement, j'ai poursuivi, jusqu'à goûter la paix. J'éprouve de la gratitude pour les personnes qui m'ont accompagnées avec leur soutien, leur douceur et leur bienveillance durant cette étape. J'ai reçu ces beaux cadeaux et les ai accepté. Ca me fait prendre conscience de la richesse du lien humain et de sa beauté. Une parole aux accents de soleil, un geste tendre et un regard appuyé pour dire "Tout va bien ?". Toutes ces petites choses qui me font me sentir chérie. Merci de m'avoir nourrie. C'est ce qui me permet de pas rejouer le mythe de Narcisse, ahaha !


Il est temps de donner. Comme il me sied.


Mais... Moi d'abord ! :)


- Fatoumata, le 17/03/22.


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