"Ça te dit on se retrouve à telle heure pour aller boire un verre vendredi ?"
Non, ça me dit pas. Cela me fatigue d'avance de faire le trajet (pour te voir). Je ne me sens pas l'humeur de converser (avec toi)... Mais c'est vrai que ça fait longtemps que l'on ne s'est pas vu... Et si je dis non une énième fois, ça fait vraiment mauvaise presse pour notre amitié... et je risque de te vexer, voir te blesser. Et ça je ne le veux pour rien au monde. Pas même pour l'acquis de ma paix.
Alors je vais dire oui, alors que je n'ai pas envie. Ni la force, ni l'énergie.
La culpabilité est ma compagne depuis si longtemps. Elle s'invite avec la honte dans mes plus simples et petites interactions avec le monde.
Je me demande si elle est perçue par les autres ? Elle est si imposante dans ma vie.
Elle se glisse dans mes temps d'hésitations. Elle me persuade que je demande et en attend trop de la vie. Elle détrousse ma confiance et nourrit le doute, déjà obèse. Elle se fond dans les plis et les formes de ma mésestime.
Et j'ose pas. Ou j'ose petit. En regrettant, en angoissant, en m'accusant pour le pire à venir.
C'est usant.
Culpabilité, je te quitte.
Je te quitte car j'ai besoin de vivre ma vie. Sans m'appesantir sur les conséquences des choix que je fais pour mon bonheur, mon bien être et le respect de mon intégrité. Car je suis épuisée d'envisager une vie toute étriquée. Je crois à tes mensonges depuis trop longtemps.
J'ai le droit. J'ai le droit de vouloir, de pouvoir, de ne rien faire, de dire non, de dire oui, de faire ou défaire.
Donc je te quitte. さよなら
- Fatoumata, 16/12/21
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